Le sort de la résidence principale en cas de séparation

Le sort de la résidence principale en cas de séparation

Publié le : 19/05/2025 19 mai mai 05 2025

La résidence principale bénéficie d’une protection particulière dans le cadre du mariage. La loi française accorde en effet un statut spécifique au logement familial, interdisant notamment aux époux d’en disposer librement pendant la procédure de divorce.

À l’inverse, une fois le divorce prononcé, les époux devront régler le sort du logement familial dans le cadre de la liquidation du régime matrimonial, en choisissant parmi plusieurs options.
 

La résidence principale pendant la procédure de divorce

 
  • La vente du logement familial :

Tant que le divorce n’est pas définitif, les règles du mariage continuent de s’appliquer. Ainsi, conformément à l’article 215 du Code civil, aucun époux ne peut vendre seul le logement familial sans l’accord exprès de l’autre.

Cette interdiction s’étend aux meubles meublants le logement. Si une vente intervient sans le consentement requis, l’époux lésé peut en demander l’annulation dans l’année suivant la découverte de l’acte, à condition d’agir dans un délai maximal d’un an après la dissolution du régime matrimonial.

Il est toutefois possible pour les époux de convenir ensemble, d’un commun accord, de la vente du bien durant la procédure de divorce.
 
  • La jouissance du logement familial :

Dans le cadre des mesures provisoires qu’il peut prononcer, le juge aux affaires familiales peut attribuer la jouissance du logement familial à l’un des époux, en attendant le jugement définitif de divorce. Cette décision s’accompagne souvent d’autres mesures (pension alimentaire, devoir de secours, etc.).

La jouissance est en principe attribuée en tenant compte de l’intérêt des enfants et de la situation financière des parties. L’époux qui occupe le logement devra assumer les charges courantes et, en cas de location, le paiement des loyers.

Lorsque les époux sont propriétaires, l’attribution de sa jouissance n’exonère pas l’époux non occupant de contribuer aux grosses réparations.
 

La résidence principale après le divorce : la liquidation


Une fois le divorce prononcé, les époux procèdent à la liquidation de leur régime matrimonial, en principe avec l’assistance d’un notaire. Cette étape vise à attribuer les biens entre eux et à évaluer d’éventuelles créances envers la communauté.

Plusieurs solutions peuvent alors être envisagées pour la résidence principale :
 
  • La vente :

La solution la plus classique consiste à vendre le bien d’un commun accord. Il conviendra d’en faire estimer la valeur par un professionnel, souvent un notaire. Une fois la vente réalisée, le prix est réparti entre les ex-époux, en principe par parts égales, sauf contribution inégale au financement initial.
 
  • L’attribution à un époux avec soulte :

L’un des époux peut souhaiter conserver le logement. Il devra alors verser une soulte à son ex-conjoint pour racheter ses droits. Ce mécanisme permet d’assurer un équilibre patrimonial et d’éviter que l’autre partie ne soit lésée.
 
  • L’indivision :

En l’absence d’accord ou par choix mutuel, les ex-époux peuvent décider de laisser le bien en indivision. Bien que potentiellement source de tensions, ce régime peut être sécurisé par une convention d’indivision définissant les modalités de gestion : désignation d’un gérant, règles de jouissance, décisions à la majorité, etc.

In fine, le sort de la résidence principale dépend largement des objectifs patrimoniaux des ex-époux et des modalités de leur séparation. Plusieurs options existent, à adapter au cas par cas.
 

Historique

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